En 2023, la France enregistre une année marquée par des diminutions importantes dans l’octroi de permis de construire et le démarrage de nouveaux chantiers BTP. Les prévisions pour 2024 indiquent une persistance de cette tendance, avec des chiffres qui restent en deçà des niveaux observés au cours des années 90, considérées parmi les moins favorables.
Logement : une légère amélioration
En 2023, les autorisations de logements chutent à 370 000 par rapport à 490 000 en 2022, avec un volume global en diminution.
Les ouvertures de chantiers passent également de 370 000 à 280 000. Les prévisions pour 2024 indiquent une légère amélioration, mais avec seulement 380 000 autorisations et un peu plus de 240 000 ouvertures de chantiers. Le chiffre d’affaires du logement suit la même trajectoire, passant de 43 milliards d’euros en 2022 à moins de 40 milliards en 2023 et estimé à un peu plus de 30 milliards 2024.
Chantiers non résidentiels
Dans le secteur des chantiers non résidentiels, la baisse des permis de construire reste relativement stable, mais le nombre de chantiers diminue. L’activité d’amélioration-entretien des infrastructures et des bâtiments présente une légère hausse, passant de moins de 90 milliards d’euros en 2022 à plus de 93 milliards d’euros prévus en 2024.
Défis et perspectives
Le bilan provisoire de 2023 s’établit à environ 163 milliards d’euros, avec des prévisions pessimistes pour 2024, estimées à moins de 155 milliards d’euros. Les conditions de marché difficiles, la rareté du foncier et l’impact attendu de l’aide MaPrimRénov contribuent à ces projections. Les espoirs liés au dispositif Pinel et au prêt à taux zéro ont été douchés, laissant présager une année 2025 compromise avec un chiffre d’affaires inférieur à 150 milliards d’euros.
Trois espoirs pour le secteur
Malgré ces défis, trois initiatives pourraient apporter un nouveau souffle au secteur du BTP en 2024 :
- MaPrimeAdapt’ : Prévue pour début 2024 avec une enveloppe de 500 millions d’euros.
- Rénovations Énergétiques : Un renforcement progressif dans le tertiaire privé et public.
- Plan EduRénov’ : Un investissement de 30 à 40 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des écoles.
Travaux Publics 2024
Le secteur des Travaux Publics prévoit une année 2024 stable, mais contrastée par région et par type de clientèle. Les investissements des collectivités locales et de l’État devraient rester des moteurs, malgré l’impact de la crise immobilière et des Jeux Olympiques de 2024 sur l’activité francilienne. Les grands opérateurs dans les transports et l’énergie restent optimistes, mais le secteur privé suscite des inquiétudes en raison de la hausse des coûts de construction et des taux d’intérêt.
En 2024, le secteur de la construction en France fait face à des défis persistants, notamment dans le logement et les travaux publics. Les perspectives mitigées nécessitent une adaptation aux nouvelles réalités du marché et la recherche de solutions novatrices pour maintenir une croissance durable. Les espoirs reposent sur des initiatives gouvernementales et des investissements dans la rénovation énergétique, tout en restant attentifs aux dynamiques régionales et sectorielles.
Dans un contexte d’effondrement du marché du logement résidentiel, et de recul des permis en hôtellerie, bureaux et bâtiments agricoles, les bâtiments administratifs et les bâtiments industriels sont les seuls segments du secteur orientés à la hausse. Les constructeurs métalliques en bénéficient. D’après la Fédération française du bâtiment, les surfaces autorisées en bâtiments industriels ont progressé de 14,5% en glissement annuel sur trois mois, à fin juillet 2023, et de 4,2% sur sept mois. Avec les bâtiments administratifs, il s’agit du seul segment du bâtiment orienté à la hausse.